Skip to main content
Skip to main content
Panier
Rechercher
Pays

Le vert est-il le nouveau rose ?

Hygiène de vie après un cancer du sein

Retour

Rares sont les jours où l’on ne trouve pas un article parlant des causes ou de la prévention du cancer. Note dossier s’attache à découvrir si, derrière ces titres à sensation, il existe une quelconque preuve que l’hygiène de vie ou les facteurs environnementaux augmentent votre risque, ou si des changements significatifs ont un sens après l’établissement du diagnostic. 

Une fois sorties de l’épreuve difficile du traitement du cancer du sein, de nombreuses femmes sont déterminées à faire leur maximum pour éviter tout ce qui pourrait causer une récidive, en faisant « les bonnes choses » pour prévenir la maladie. Le problème est de savoir par où commencer.

Les rapports contradictoires et les histoires effrayantes peuvent facilement nous ébranler. Comme l’a clairement montré le mouvement « vert », nos habitudes d’occidentaux, de moins en moins naturelles, ont fait apparaître plus de risques potentiels liés à notre nourriture ou à nos produits de soin personnel tels que les maquillages, shampooings ou autres lotions. L’impact de ces produits sur notre santé n’a jamais été étudié à grande échelle. Peut-être aurions-nous dû le faire depuis le début ?

D’un autre côté, l’ère Internet contribue à faire une montagne d’une taupinière. Tous ceux qui sont exposés aux influences entraînant des mutations de l’ADN ne développeront pas un cancer. Alors, comment se frayer un chemin dans cette multitude de gros titres ? Et si nous souhaitons réduire le risque de cancer du sein et de récidive, sur quoi devons-nous mettre la priorité afin de nous focaliser sur les véritables « maux » et comprendre la réalité se cachant derrière certains articles de journaux alarmants ?

Biology 101 : mutations de l’ADN 

Le spécialiste américain Dr. Greg Orloff a développé un site Web primé, CancerQuest.org, lorsque sa femme a été diagnostiquée avec un cancer du sein en 1998. Comme son site le met en avant, «... pour faire simple, le cancer est le résultat d’une division cellulaire non régulée. Les cellules cancéreuses se divisent là où elles ne sont pas censées le faire, n’arrêtent pas de se diviser quand elles devraient le faire et ne meurent pas au moment où elles devraient. Dans les cas les plus graves, les cellules cancéreuses quittent la zone où elles sont apparues et se déplacent vers d’autres parties du corps. »

Il semble que la raison d’un tel comportement des cellules cancéreuses se trouve dans leurs gènes. Dans les cellules cancéreuses, les mutations des gènes-clés entraînent un comportement anormal des cellules. Etant donné qu’il existe de nombreux facteurs en mesure de causer une mutation, le nombre de causes potentielles du cancer est tout aussi important :

  • surexposition à certains minéraux et produits chimiques présents dans l’environnement, incluant l’amiante et les déchetstoxiques, ainsi que l’exposition excessive au soleil (pour lecancer de la peau)
  • facteurs diététiques, tels que l’excès de graisse et d’alcool
  • facteurs d’hygiène de vie, tels que le tabagisme et le manqued’exercices physiques

La dégradation de l’hygiène de vie

Certaines conclusions fiables sur la prévention du cancer apparaissent actuellement. Par exemple, le rôle de l’hygiène de vie devient de plus en plus évident. En décembre 2011, Cancer Research UK (association caritative britanique) a publié les résultats de l’étude la plus détaillée entreprise à ce jour, évaluant les effets de l’hygiène de vie sur le cancer. L’étude a conclu que 45% de l’ensemble des cancers chez l’homme pourraient être prévenus, et 40% de l’ensemble des cancers chez la femme.

Ce chiffre colossal prend en compte tous les types de cancer — pas seulement le cancer du sein — mais donne quand même sérieusement de quoi réfléchir. L’association a estimé que la consommation de tabac, les facteurs diététiques, la consommation d’alcool et la masse corporelle intervenaient à 34% dans les cancers survenus au Royaume-Uni au cours de l’année 2010. En considérant que dans la plupart des cas, les cancers ont des causes multiples, le Dr. Harpal Kumar, directeur général de l’association, a déclaré : « Avoir une bonne hygiène de vie ne garantit pas qu’une personne n’aura pas de cancer, mais cette étude montre que les habitudes saines peuvent jouer significativement en notre faveur. Nous savons que le risque de cancer peut être affecté par l’histoire familiale et par l’âge, mais ces faits montrent que nous pouvons prendre des mesures positives pour aider à réduire notre risque face à la maladie. »

Comme toute information statistique, ces conclusions doivent être relativisées quand il s’agit du cancer du sein, pour lequel il ne faut pas oublier que le fait d’être une femme et d’avoir plus de 50 ans sont les deux plus gros risques de manière générale. Cependant, il est impossible d’ignorer les conclusions de cette recherche.

Réfléchissez avant de manger

Les scientifiques prédisent que la poursuite de la tendance actuelle en matière d’obésité pourrait conduire à environ 500 000 cas supplémentaires de cancer aux Etats-Unis d’ici 2030. La communauté médicale insiste sur le fait qu’une alimentation plus saine est notre première ligne de défense. Les recommandations générales sont en train de devenir un refrain familier :

  • remplacez les graisses animales par des graisses polyinsaturées (trouvables dans la plupart des huiles végétales) et des graisses monoinsaturées (comme l’huile d’olive)
  • consommez davantage d’isoflavones (contenus dans les petits pois et les haricots) et lignanes (contenus dans les légumes, fruits, graines, thé et café)
  • mangez plus de fibres, contenues dans le son de blé, les céréales, les haricots, les fruits et légumes
  • veillez à ce que votre alimentation contienne suffisamment de calcium — provenant du lait écrémé, fromage et yaourts, légumes verts (comme les brocolis, les choux et le gombo), noix, pain et poisson
  • mangez des aliments riches en caroténoïdes (substances que le corps transforme en vitamine A) tels que les carottes, les patates douces, les épinards, le chou frisé et les tomates.

ATTENTION A L'ALCOOL
L’alcool est toxique et le processus de désintoxication du corps peut causer des dommages à l’ADN. De plus, les recherches ont montré que l’alcool constituait un facteur de risque particulier pour le cancer du sein, risque accru d’environ 7 à 12 % par unité d’alcool supplémentaire consommée quotidiennement (une unité correspond à un petit verre de vin ou un verre de liqueur). Pour se protéger, il est préférable qu’une femme ne consomme pas plus de 14 unités d’alcool par semaine. Les experts conseillent également au moins deux jours sans alcool par semaine, considérant qu’il est important que la consommation d’alcool ne soit pas quotidienne. 

Nous savons également que la période de la vie d’une femme constitue un facteur - le cancer du sein chez les femmes ménopausées est plus probable si elles sont en surpoids, à cause du haut niveau d’oestrogènes présent dans leur graisse corporelle. L’idéal est de maintenir un poids sain. Pour calculer votre indice de masse corporelle (IMC), différents sites sont à votre disposition sur le web comme www.calculersonimc.fr.

Lorsque l’hygiène de vie et l’environnement se croisent

Votre alimentation saine doit-elle être entièrement naturelle ou organique pour offrir la meilleure protection contre le cancer ? C’est difficile à dire. D’abord, des définitions du mot « organique » apparaissent encore, et peuvent différer d’un pays à l’autre. Parfois, les aliments ou additifs alimentaires sont pointés du doigt pour causer directement le cancer, et sont décrits comme cancérigènes. Ceux-ci peuvent inclure : 

  • les hormones de croissance et antibiotiques dans les élevages d’animaux
  • les pesticides et herbicides dans les cultures végétales
  • le Bisphénol A (BPA) dans certains types d’emballage.

D’autres chercheurs doutent que ce soit réellement vrai, prétendant que même s’il est parfois décelé qu’un aliment contient une substance susceptible d’être cancérigène, celle-ci est présente en petite quantité et nous n’en mangerons jamais suffisamment pour entraîner un préjudice. Conformément au Cancer Society’s (ACS) Guidelines on Nutrition américain, ces additifs et composants ne seraient pas une cause directe de cancer, mais pourraient influer sur le risque de cancer par d’autres biais comme par exemple, en agissant de manière similaire aux hormones dans le corps humain. Son site Web dit: « Nous ne savons pas si les aliments organiques sont moins cancérigènes parce qu’ils sont moins susceptibles d’être contaminés par des composés pouvant causer le cancer. »

Cependant, les aliments non transformés et organiques sont typiquement plus denses en nutriments, et moins susceptibles de contenir des ingrédients artificiels et indésirables. Ils pourraient constituer un meilleur choix nutritionnel pour votre paix intérieure et pour leurs autres bénéfices : ils sont bons pour notre planète, le bien-être des animaux de ferme et - comme cela semble être la direction vers laquelle va l’agriculture - la subsistance des fermiers locaux.

Marie Spano, experte en communication nutritionnelle, est d’accord. « A l’heure actuelle, les recherches n’ont pas clairement montré que les pesticides causaient le cancer ou que la consommation d’aliments organiques prévenait le cancer », a-t-elle confirmé. « Cependant, pour de nombreuses personnes, choisir des aliments organiques après un diagnostic de cancer ou au moment de la rémission peut les mettre à l’aise et ne leur fera pas de mal. Cela aide-t-il ? Je ne pense pas que l’on ait à l’heure actuelle de réponse à cette question. »

Marie Spano, experte en communication nutritionnelle, est d’accord. « A l’heure actuelle, les recherches n’ont pas clairement montré que les pesticides causaient le cancer ou que la consommation d’aliments organiques prévenait le cancer », a-t-elle confirmé. « Cependant, pour de nombreuses personnes, choisir des aliments organiques après un diagnostic de cancer ou au moment de la rémission peut les mettre à l’aise et ne leur fera pas de mal. Cela aide-t-il ? Je ne pense pas que l’on ait à l’heure actuelle de réponse à cette question. »

Qu’en est-il des produits chimiques sur la peau ?

Un conservateur synthétique trouvé dans de reux aliments et produits cosmétiques, le parabène, est l’un des « méchants » produits chimiques préférés des média et il a été décelé comme ayant un effet imitant celui des oestrogènes, bien que cela reste à un niveau largement inférieur à la quantité d’oestrogène naturellement produite dans le corps.

Aucune étude apportant des conclusions n’a eu lieu pour soutenir l’hypothèse d’une connexion entre le parabène et le cancer du sein; en fait, plusieurs groupes ont pris la parole pour tenter d’apaiser les craintes des consommateurs. Sense about Science — une association caritative britannique aidant les personnes à donner un sens aux déclarations scientifiques et médicales dans la discussion publique — a même émis une actualité en janvier 2012, montrant l’absence de preuve évidente que le parabène augmente le risque de cancer du sein.

Des liens sont par ailleurs souvent faits entre le cancer et les produits chimiques présents dans les déodorants et antiperspirants, notamment les sels d’aluminium. Afin de savoir si l’hypothèse d’un lien possible entre antiperspirants et cancer du sein était avérée, un groupe d’experts – parmi lesquels le Professeur Moïse Namer – a été constitué en France pour rechercher et analyser les données de la littérature publiée sur ce sujet. La conclusion de ce groupe, publiée dans le Bulletin du Cancer en septembre 2008, rejoint celle des autorités de santé française et américaine : aucune preuve scientifique ne prouve que l’utilisation des antiperspirants constitue un risque de cancer du sein.

Néanmoins, l’industrie cosmétique a commencé depuis plusieurs années, à réévaluer et reformuler, mettant dorénavant à la disposition des femmes de nombreux produits entièrement naturels.

En fin de compte, ce changement est une bonne chose, dit Alison Raffaele, fondatrice et directrice de la création d’Alison Raffaele Cosmetics, basée à New-York.

Notre société a entamé un processus de révision des produits en 2007 après une étude attentive sur le débat autour du parabène. « J’ai demandé à mon équipe : ‘avec quels ingrédients puis-je vivre, et lesquels dois-je éliminer ?»

Nous avons alors déterminé que des produits comme le parabène, le talc, les parfums de synthèse, les huiles minérales ou le propylène-glycol pouvaient facilement être remplacés par des conservateurs d’efficacité égale et moins angereux.

Le meilleur choix est le vôtre

Difficile de s’y retrouver donc ! Et même si les recherches scientifiques ne mettent pas formellement l’accent sur le risque accru de ces produits chimiques présents dans notre alimentation ou dans les produits de santé et de beauté, aujourd’hui, de nombreuses femmes demeurent convaincues que la réduction des assauts chimiques sur leur corps doit constituer une bonne ligne de défense contre le cancer.

CELA VA DE SOI : 5 changements à réaliser dès MAINTENANT
1. Arrêtez de fumer ! Vous savez que c’est raisonnable. Rendez-vous sur www.tabac-info-service.fr pour suivre les conseils d’experts et leurs astuces.
2. Mangez frais ! Evitez les aliments traités comme les pains blancs, les boissons sucrées, les chips, les gâteaux et les cookies. Mangez des noix et des fruits secs si vous avez un petit creux; n'oubliez pas vos 5 fruits et légumes quotidiens; faites le plein de fibres et focalisez-vous sur les plats entiers et les protéines maigres, comme le poisson grillé ou le poulet, pour vous rassasier.
3. Sortez ! Ajoutez un peu plus d'activité dans votre vie quotidienne. Faites une promenade de 20 minutes pendant votre pause-déjeuner; faites du vélo pour aller au parc plutôt que de prendre la voiture; sortez avec vos amis pour aller à la piscine tôt le matin une ou deux fois par semaine.
4. Limitez la boisson ! Essayez de limiter votre consommation d'alcool à seulement quelques unités de temps en temps, et ne faites pas de l'alcool une habitude quotidienne.
5. Reposez-vous ! Créez un planning de sommeil et respectez-le (même le weekend), pour avoir les sept à neuf heures de sommeil recommandées par nuit. Cela peut aider pour la perte de poids, l’humeur et la concentration, et c’est un moyen relativement facile — et totalement naturel — pour globalement améliorer votre santé

Amoena Life a parlé à différentes femmes ayant entrepris une approche personnelle, réalisant certains changements de leur style de vie, correspondant à leurs propres valeurs et facilitant leurs contraintes professionnelles.

Sandra croit que l’effet des changements qu’elle a réalisés - comme le fait d’abandonner la majorité des aliments transformés et d’utiliser des produits de soin de la peau organiques - a plus à voir avec la paix de l’esprit qu’avec un bénéfice tangible. « Nous savons tous à quel point ces choses peuvent être dangereuses, et même si nous ne pouvons en éviter la totalité, nous le pouvons un petit peu », dit-elle. « Pour vous-même, pour l’environnement et pour les générations futures, il est important de réfléchir à changer notre monde chimique et à vivre de manière plus naturelle. »

Beaucoup des femmes à qui nous avons parlé à propos des changements d’hygiène de vie étaient convaincues que manger plus de fruits et légumes frais et éliminer les acides gras saturés et les viandes traitées les aidait à se sentir mieux et à rester minces. Et même si les propriétés cancérigènes de certains aliments que les femmes ont écarté ne sont pas prouvées scientifiquement, les bénéfices protecteurs d’une alimentation plus saine et du maintien d’un poids correct sont certainement en accord avec les conseils récents publiés par Cancer Research UK.

En conclusion, si vous vous sentez mieux avec les choix que vous faites, et si vous lisez fréquemment et veillez à respecter ce que les grands organismes de recherche ont à dire sur les facteurs-clés, vous ne pouvez que tirer avantage de ces choix, en tant que partie d’un style de vie sain. Peut-être que le vert est votre nouveau rose. Vous pouvez faire des efforts pour cerner les risques et précautions associés à certains choix d’hygiène de vie, et décider quelles étapes vous souhaitez entreprendre pour vous aider à être armés contre le cancer.

« C’est comme éviter un accident de la route », conclut le docteur Orloff. « Vous pouvez limiter vos risques en portant la ceinture, en ne sortant pas tard dans la nuit et en ne téléphonant pas au volant ». Mais toutes ces choses ne peuvent vous garantir que vous n’aurez pas d’accident. C’est la même chose pour le cancer. Les individus doivent décider comment ils souhaitent vivre. »